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    Méandre.

     

    Certains fleuves de vie vont en ligne droite tranquille, d’autres prennent la courbe incontrôlable de méandres. En témoigne ce remarquable acte de tutelle, qui, fait rarissime, nous retrace quelques jalons d’un parcours pas si simple.

     

    Ainsi est née et s’est trouvée baptisée Marie Magdelaine DACOSTA, le 07 février 1727 en la paroisse de St-Aubin de Rennes. La logique habituelle aurait voulu qu’elle ne le soit pas car elle était la fille du sieur Raphaël DACOSTA et de Demoiselle Sara DACOSTA, lesquels parents étaient de religion juive.

     

    Quels ont été les évènements ou les causes qui les ont menés au baptême catholique pour leur fille, nous ne les connaitrons jamais. Toujours est-il que Marie Magdeleine fut placée dans différents couvents chargés de son éducation. Le dernier connu en date, à l’âge de ses 16 ans, fut le monastère Saint Ursule de Ploërmel. Le registre de cet établissement religieux indique des entrées en religion de jeunes filles, issues de bonnes familles, souvent nobles, et venant tout autant de Vannes, Rennes, Nantes, que d’autres paroisses plus proches. Mais hélas pas de trace de cette demoiselle DACOSTA.

     

    Son père Raphaël est dit marchand négociant à Rennes lors de la naissance de sa fille. Le destin ou lesMéandre choix à faire, l’ont porté par la suite à poursuivre son commerce en Lorient. Quelques années plus tard, en 1743,  il a pris un bateau dans le dessein de s’installer à Bordeaux. Il n’a pas eu le temps de réaliser son projet puisqu’il périt en mer. Il fut donc inhumé à Bordeaux. Il incomba alors à noble homme Jacques DACOSTA négociant de Rennes, de pourvoir à la tutelle de cette Marie Magdelaine. C’était le seul parent de la jeune fille restant à cette époque en Bretagne, parent de l’estoc paternel et maternel à la fois. Il est ainsi venu faire juger sa tutelle au barreau de Ploërmel.

     

    Quels ont été les destins de la mère et de la fille ? Tout est possible.

    Quais de Bordeaux fin XVIIIème Pierre LACOUR

    Brigitte Salgues 26 janvier 2014

     

      


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